Lourdes 2009: stage de terrain en sociologie des religions
REFERENCES DU PROJET
FICHE PEDAGOGIQUE
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L’enseignement de la méthode ethnographique est peu adapté au format des cours-séminaires, tant il est vrai que l’ethnographie se résume généralement assez mal dans le cadre des manuels. Devenir ethnologue nécessite d’abord d’être rapidement et régulièrement en situation d’observation et d’acquérir, par un aller-retour continu entre théorie et terrain, les bases d’une démarche qui réside d’abord dans la spécificité d’un type de positionnement du chercheur au sein du collectif qu’il entend « observer ». Au moment de la création du projet (2008-2009), les étudiants (20 étudiant-e-s venant de diverses disciplines) qui suivaient le cours du DIHSR et de la Faculté de Théologie et de Sciences des Religions (FTSR) intitulé « Atelier de Terrain » étaient censés en tirer une formation aux spécificités de l’enquête de terrain (ethnographie, observation participante). Même s’il leur était demandé de réaliser un travail de terrain durant le semestre, l’enseignement demeurait théorique et méritait un accompagnement mieux adapté aux besoins des étudiant-e-s dans le cadre d’une telle découverte. L’objectif de ce projet était de combler cette lacune en mettant les étudiant-e-s en situation d’observation participante afin de leur permettre de se familiariser avec la démarche ethnographique et d’en découvrir in situ les principes et les difficultés.
FICHE PEDAGOGIQUE
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L’enseignement de la méthode ethnographique est peu adapté au format des cours-séminaires, tant il est vrai que l’ethnographie se résume généralement assez mal dans le cadre des manuels. Devenir ethnologue nécessite d’abord d’être rapidement et régulièrement en situation d’observation et d’acquérir, par un aller-retour continu entre théorie et terrain, les bases d’une démarche qui réside d’abord dans la spécificité d’un type de positionnement du chercheur au sein du collectif qu’il entend « observer ». Au moment de la création du projet (2008-2009), les étudiants (20 étudiant-e-s venant de diverses disciplines) qui suivaient le cours du DIHSR et de la Faculté de Théologie et de Sciences des Religions (FTSR) intitulé « Atelier de Terrain » étaient censés en tirer une formation aux spécificités de l’enquête de terrain (ethnographie, observation participante). Même s’il leur était demandé de réaliser un travail de terrain durant le semestre, l’enseignement demeurait théorique et méritait un accompagnement mieux adapté aux besoins des étudiant-e-s dans le cadre d’une telle découverte. L’objectif de ce projet était de combler cette lacune en mettant les étudiant-e-s en situation d’observation participante afin de leur permettre de se familiariser avec la démarche ethnographique et d’en découvrir in situ les principes et les difficultés.
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Le scénario réalisé dans le cadre de ce projet s’est structuré en plusieurs étapes correspondant à des périodes de temps durant le semestre de printemps 2009.
- Février-mars : Assistance aux enseignements méthodologiques
- Avril : Participation aux conférences et ateliers de recherche
- Mai : Immersion dans le stage de terrain (sanctuaires de Lourdes) durant lequel les 11 étudiant-e-s accompagnés de 3 enseignant-e-s ont dû aller au-devant des acteurs pour les questionner et mener leur enquête
Progressivement, durant le stage, chaque étudiant-e a dû choisir une thématique qui allait guider son observation. Les étudiants ont revêtu l’uniforme de brancardier, les étudiantes celui des hospitalières. Inscrit-e-s au pèlerinage dans le cadre de l’Hospitalité de Suisse romande de Notre-Dame de Lourdes, les étudiant-e-s avaient donc pour rôle de s’occuper des personnes malades participants au pèlerinage (déplacement sur le site, participations aux célébrations, aide durant les repas, la toilette, etc.). Chaque soir, le groupe d’étudiant-e-s était réuni avec les enseignant-e-s dans le but d’identifier les difficultés et de pousser les étudiants à faire preuve d’initiative sur le terrain. Au terme du stage, chacun a dû rendre à l’enseignant-e responsable du projet (M. Laurent Amiotte-Suchet) un rapport de stage d’environ 15 pages qui reprenait son journal de terrain en suivant le fil rouge de la thématique choisie. Ce « mini-mémoire » a fait l’objet d’une évaluation en fin de semestre.
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Dans un projet tel que celui-ci, les étudiant-e-s souhaitant découvrir la démarche ethnographique dans le cadre d’une observation des faits religieux contemporains se trouvent guidés, accompagnés, conseillés et quotidiennement recadrés dans le cadre d’une « aventure » où ils partagent, avec leurs camarades et les professeur-e-s qui les accompagnent, une semaine d’intenses pratiques religieuses. Cette immersion complète où les étudiant-e-s ne peuvent demeurer passifs a pour objectif de changer leur regard, de leur faire vivre une expérience du terrain qui peut s’avérer marquante pour leur compréhension des faits religieux, quelle que soit leur future orientation universitaire et professionnelle. Il ne s’agit pas ici seulement de découvrir en une semaine une manifestation religieuse particulière, il s’agit surtout de se découvrir soi-même dans sa relation aux autres, dans sa capacité à construire un objet de recherche en s’essayant à l’art de l’observation participante, qui nécessite d’abord pour le jeune ethnographe une capacité à communiquer et à se faire accepter au sein d’un groupe. Dans une perspective plus large, l’expérience du stage vise également à faire preuve de distanciation critique vis-à-vis des productions scientifiques et journalistiques qui constituent souvent la principale source de connaissance du fait religieux.
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Un nouveau stage de terrain a été organisé en pleine campagne française à côté de la frontière suisse au semestre d’automne 2010, toujours dans le cadre du cours « Atelier de terrain en sociologie des religions ». Ce stage a été coorganisé avec une enseignante de l’Université de Franche-Comté (Besançon, France) qui est également venue participer à ce stage avec ses étudiant-e-s. Le stage a été co-financé par la FTSR et l’Université de Franche-Comté. Le cadre de travail était ici complètement différent de celui de Lourdes : les étudiants étaient en plein inconnu et devaient se débrouiller pour construire eux-mêmes leur terrain (à partir de la thématique centrale de la transmission). Les étudiant-e-s devaient arpenter la campagne pour rencontrer des habitants acceptant d’être interrogé. Ce travail difficile a été révélateur de leur capacité respective d’adaptation aux contraintes de l’enquête ethnographique (plus réaliste dans le second stage car lors du premier stage, tout le travail de contact et de négociation de l’accès au terrain avait été fait par les organisateurs du stage avant le début du semestre).
Les stages de terrain en sociologie des religions ne doivent pas se limiter aux seuls étudiants de la FTSR et doivent s’ouvrir à d’autres formations (sociologie et anthropologie) dans le cadre de collaborations possibles avec les enseignants de la Faculté de Sciences Sociales et Politiques de l’Université de Lausanne.
Le site du projet: http://wp.unil.ch/filmerlesrites/video/