Xlab: journal de bord

25 juin 2015

Catégorie(s): Projets réalisés , Collaboration et interaction, Pratique réflexive

REFERENCES DU PROJET

Faculté: FDCA
Année: 2013
Personne(s) de contact: Romain Voisard (Chef de projet)
Répondant: Romain Voisard (Ingénieur pédagogique ESC), +41 21 692 4647

PRESENTATION DU PROJET

L’enseignement pratique en sciences forensique se base principalement sur la résolution de cas simulés. Cette méthode d’enseignement existe depuis la création de l’Institut de Police Scientifique (IPS) en 1909 et a déjà démontré toute son efficacité dans le contexte particulier des sciences forensiques. En effet, ce contexte juridique apporte certaines contraintes nécessitant une rigueur et une méticulosité scientifique et organisationnelle particulière. Le développement de ces compétences transversales est d’ailleurs un des objectifs majeur de la formation. Ainsi la documentation des opérations, de la démarche utilisée, des démonstrations et des réflexions personnelles est primordiale.

Dans cette optique, une application web de gestion de cas a déjà été mis en place afin de structurer la partie « documentation technique et opérationnelle» permettant de garantir au moins la continuité de la preuve de manière individuel ou collaborative.

A l’opposé, la documentation portant sur la dimension académique du processus de résolution (définition des priorités, décisions prises, traitements statistiques des résultats, évaluation de la valeur probante, remise en contexte, etc.) reste simplement consignée dans un cahier de laboratoire manuscrit et personnel. Or, c’est essentiellement sur la base de ces informations qu’il est possible d’évaluer la qualité du travail effectué et de comprendre les orientations choisies.

Les contraintes inhérentes au format papier, l’orientation individuel et centré sur l’expert plutôt que sur l’affaire, font que le cahier de laboratoire actuel n’est compatible ni avec une optique de travail collaboratif ni avec les objectifs de rigueur fixés.

Le projet proposé vise à développer une application web qui permette, sous la forme d’un journal de bord modulaire et flexible, de centraliser, partager, trier, structurer et capitaliser cette « documentation académique » de manière collaborative et qui s’intègre à l’application de gestion de cas actuelle pour répondre aux objectifs des activités pédagogiques de résolution de cas simulés.

FICHE PEDAGOGIQUE

POINT DE DEPART
Historiquement, l’expert en sciences forensiques travaillait seul et documentait ses examens et observations sur papier, avec rigueur et en suivant une méthodologie très stricte. Cette rigueur dans le travail accompli et sa documentation s’est largement diluée avec la complexification des moyens et des outils mis en œuvre, avec la nécessité de collaborer sur de mêmes affaires, ainsi que par la forte diminution du temps à disposition. En parallèle à la dégradation de sa substance, la notion même de cahier de laboratoire n’a pas évolué pour s’adapter aux nouveaux besoins.
L’Ecole des Sciences Criminelles a déjà en partie réagit en fixant un cadre relativement strict à la « documentation technique » d’une affaire dans le cadre des enseignements. Ceci garantit la continuité de la preuve et favorise l’acquisition par les apprenant-e-s d’une méthodologie de travail basée sur la rigueur.
Un tel cadre est par contre absent pour ce qui concerne la « documentation académique ». Il en résulte une documentation produite par les apprenant-e-s qui n’est plus en adéquation avec les besoins et les objectifs souhaités. Ce manque d’adéquation entre la documentation et les objectifs est, entre autres, dû au fait que:
- les objectifs de la documentation sont mal définis,
- tous les types d’information sont mélangés sans structure selon l’axe temporel,
- la documentation est très fragmentée entre notes papiers et fichiers numériques divers,
- il est difficile de suivre en continu le travail des étudiant-e-s,
- cette documentation est impossible à capitaliser et à partager.

SOLUTION ET CONCEPTION DE LA SEQUENCE
En développant une application web de journal de bord, il a été possible de simplifier, structurer, centraliser, partager et valoriser la « documentation académique » lié à la résolution d’une affaire. Cette interface permet de manière flexible et intuitive:
- l’écriture collaborative,
- l’insertion de différents type de fichiers numérique : images, tableurs, documents, etc.,
- le tri des contenus selon plusieurs critères : le temps (critère principal par défaut), le type de documentation, le type de fichier, etc.,
- la mise à dispositions de modèles de documentation pour certains types d’analyses et augmente ainsi la cohérence de la documentation.
La création de cet outil a permis une modification des scénarios pédagogiques des activités de résolution de cas. De par son aspect collaboratif et intégré à la base de gestion de cas, ce journal de bord permet la mise en place d’un vrai travail d’équipe dans le cadre d’une activité de résolution de cas. Ce type de collaboration qui nécessite des interdépendances complexes entre participant-e-s peut s’avérer très enrichissante pour les apprenant-e-s.
De plus, les possibilités d’accès à l’information en continu et de manière transparente offertes par le système permettent d’instaurer une relation d’échange en continu entre l’encadrement et l’apprenant-e afin de favoriser l’évaluation formative dans ce genre de travaux.

APPORT PEDAGOGIQUE DES TECHNOLOGIES

La plus-value pédagogique liée à cet outil consiste, grâce à une simplification, en une meilleure structuration et mise en valeur des contenus. Ce journal de bord permet aussi de donner plus d’importance aux aspects liés à la démarche et à la réflexion plutôt qu’aux informations et procédures opérationnelles.
Par cet outil, il y a aussi clairement la volonté de promouvoir une approche plus formative dans l’enseignement pratique de l’institution. La relation et les échanges entre encadrement et étudiant-e-s vont ainsi évoluer vers une démarche plus participative.
Le projet permet également une réutilisation compète des cas directement via le dispositif. Il est possible de mettre en place d’autres types d’activité pour diversifier l’enseignement actuel en proposant par exemple une étude critique d’un cas et de sa résolution en petits groupes ou un jeu de rôle dans un contexte de contre-expertise pour mettre en évidence les faiblesses du cas étudié.